ALFI, loger et accompagner pour un parcours résidentiel réussi

Pendant plus 2 ans, le réalisateur a suivi un groupe de chercheurs pour tenter de capter sa dynamique, ses questionnements et ses travaux. Une recherche collaborative dans le cadre du Logement d’abord : « Comment apprendre à vivre avec son logement après un parcours sans domicile.»

Cette recherche s’est déroulée sur les pensions de famille d’Antin Résidences, gérées par l’ALFI. Elle a été menée par un groupe collaboratif de résidents des pensions de famille et de professionnels ALFI, de chercheurs de l’ALFI et du Laboratoire Educations et Promotion de la Santé de l’Université Sorbonne Paris Nord (Campus de Bobigny).

Après la projection du film, le réalisateur a remercié son équipe et les protagonistes du film. Puis une table ronde a réuni des représentants de l’Etat et des professionnels du logement accompagné (Isabelle ROUGIER, Directrice de la DRIHL Ile-de-France, Arnaud DE BOCA, Délégué Général de l’UNAFO, Jacques WOLFROM, Directeur Général du Groupe Arcade-VYV, Laurent LORRILLARD, Directeur Général d’Antin Résidences, Guillaume BRUGIDOU, Délégué Général de l’ALFI), ainsi que 3 résidents co-chercheurs. Tous ont unanimement apprécié la qualité du film, qui montre bien tout l’intérêt des pensions de famille pour les personnes sans logement : un habitat durable, sécurisé, avec un accompagnement personnalisé, où l’on y vit chez soi, mais aussi avec les autres.

La table ronde, en captant différents points de vue, a été très enrichissante.

Voici un extrait des paroles qui se sont échangées :

Paroles des 3 résidents co-chercheurs Patrick, Marcel et Jean-Paul

Question : « En quoi une pension de famille est-elle importante pour vous ? »
Pour Patrick, Marcel et Jean-Paul : « Elle offre un habitat pérenne. »
Patrick : « J’ai trouvé mes repères, je me sens en sécurité, je peux m’occuper de ma santé et prendre le temps. »
Jean-Paul : « J’ai vécu 25 ans à la rue, depuis 6 ans je suis à l’ALFI, j’y finirai mes jours ».

Question : « Pourquoi avez-vous été volontaires pour participer à la recherche ? »
Pour Patrick, Marcel et Jean-Paul : « Pour aider les autres ».
Jean-Paul : « Aussi, parce que je n’avais rien à faire »
Marcel : « Et parce que ça a matché tout de suite avec les chercheurs »
Patrick : « J’ai vu que c’était sérieux. J’aimerais que cette recherche puisse servir d’outil pour améliorer la société. J’apprécie que notre parole soit écoutée et que l’on soit pris en considération. »

Question : « Comment s’est déroulée la recherche ? »
Marcel : « On a été en collaboration avec les chercheurs de A à Z »
Jean-Paul « C’était pas facile de trouver des résidents à interroger, ça a pris du temps. Mais ça fait du bien de pouvoir parler. »

Question « Quel impact la recherche a-t-elle eu sur vous ? »
Patrick : « J’ai acquis plus de confiance en moi, je me suis ouvert aux autres. »
Pour Marcel et Patrick, la recherche a permis de se remettre en question par rapport à toutes les problématiques rencontrées par d’autres résidents.
Marcel : « Elle m’a rendu plus sociable et plus empathique. J’attends beaucoup de choses de cette recherche. J’aimerais qu’il y ait des pensions de famille partout. C’est ce qui m’a permis de me reconstruire. Je suis devenu « normal » : je travaille, je paie des impôts…etc »
Jean-Paul : « J’ai rencontré plein de résidents, je me suis fait beaucoup d’amis. »

Paroles d’Isabelle ROUGIER, directrice de la DRIHL d’Ile-de-France :

Isabelle a commencé par présenter la DRIHL aux 3 résidents co-chercheurs, et son rôle de maillon dans la chaîne de mise en œuvre de pensions de famille en Ile-de-France, notamment via des subventions accordées. Elle a remercié les résidents pour leur implication dans la recherche. Ce film donne du sens à son travail. « Un des objectifs du gouvernement est de trouver un logement pour tous, à travers le plan du Logement d’abord, afin qu’il n’y ait plus de logements d’urgence. Auparavant la pension de famille était confidentielle, maintenant ce dispositif commence à être connu. Pour monter une pension de famille, il faut convaincre le maire, trouver du foncier et des financements, un bailleur et un gestionnaire. De plus, la pension de famille est une petite structure, l’équilibre financier n’est pas facile à trouver, il faut l’intégrer dans un projet plus global. Le nombre de projets déposés augmente, grâce à l’impulsion de l’Etat, mais aussi du fait d’une meilleure connaissance, d’une « habitude » de monter ce type de projet. Les perspectives à long terme ? Favoriser l’accès au logement abordable pour les personnes sans logement. »

Paroles de Jacques WOLFROM, Directeur Général du groupe Arcade-VYV : 

Tout d‘abord Jacques a remercié Isabelle pour sa présence.
« Je suis très fier du film présenté par François, qui donne du sens à ce que l’on fait, nous permet de voir des visages, de mettre l’individu au centre, car son expérience de vie nous est utile. Le dispositif des pensions de famille est très utile car nul n’est à l’abri d’un accident du parcours de vie, nous avons un Etat qui protège. Les pensions de famille entrent dans le cadre du concept cher au Groupe Arcade-VYV de « logement santé » : le logement contribue à la santé selon le terme défini par l’OMS, un état complet de bien-être physique, mental et social ».

Paroles de Guillaume BRUGIDOU, Délégué Général de l’ALFI :

« Les particularités de cette recherche sont, d’une part qu’elle est basée sur le concept d’identité logement, concept mis en avant lors d’une précédente recherche menée par l’ALFI et le laboratoire Educations et Promotion de la Santé EA3412 de l'Université Sorbonne Paris Nord, sur l’adaptation des logements pour les seniors afin d’éviter la chute. D’autre part, cette recherche fait intervenir 3 pôles de l’ALFI (pôle des pensions de famille, pôle ingénierie sociale et pôle accompagnement social). Enfin, au sein de cette recherche, les résidents sont parties prenantes. Cela nous oblige à les écouter et à prendre en compte leurs demandes. Nous sommes amenés à changer nos modes de fonctionnement et à nous interroger sur le règlement intérieur des pensions de famille, afin que les résidents se sentent pleinement chez eux dans cet habitat qui peut être durable, contrairement aux résidences sociales classiques. »

Paroles d’Arnaud DE BROCA, Délégué Général de l’UNAFO :

« Comment promouvoir les pensions de famille ? Tout d’abord par cette semaine nationale des pensions de famille ! Le film de François est très intéressant, fort, c’est une aventure humaine. Il faut le faire le connaître. Il intéresse tous les bailleurs, qui peuvent être confrontés aux questions de résidents sur l’appropriation de leur logement. Il intéresse les maires et les riverains, notamment ceux qui ont des craintes sur ce type d’habitat et de voisinage. Les portes ouvertes sont également utiles. Les pensions de famille doivent être ouvertes sur le territoire. »

Paroles de Laurent LORRILLARD, Directeur Général d’Antin Résidences :

« Le rôle du bailleur ? Rassembler toutes les parties prenantes autour du projet commun d’une pension de famille. La construction d’une pension de famille, ce n’est pas que des murs, une fois qu’elle est livrée il faut construire la vie qui va dedans. Le bien-être mental y est important, merci aux travailleurs sociaux de l’ALFI pour leur implication. La pension de famille offre des logements qui prennent soin de la santé des gens. Je félicite le réalisateur pour la qualité de ce film, qui permet de comprendre les enjeux de ce type d’habitat. J’espère que beaucoup de maires pourront voir ce film.» 

Des portes-ouvertes pour le grand public :

Durant cette semaine nationale des pensions de famille, l'ALFI a également ouvert au public les portes de 4 de ses pensions de famille, avec un programme spécifique pour chacune d'elles :

- Pension de famille d'Ecouen (95), le lundi 10 octobre de 15h à 18h, autour d'un goûter et bar à jus de fruits, avec une séance de sport collective de 16h à 17h animée par une coach professionnelle.
- Résidence accueil de Bois d'Arcy (78), le mardi 11 octobre de 10h à 11h30, autour d'un brunch.
- Pension de famille de Palaiseau (91), le mardi 11 octobre de 14h à 16h30, autour d'un goûter, avec un petit concert de piano par un résident.
- Pension de famille de Paris 10ème, le jeudi 13 octobre de 17h à 21h, autour d'un buffet dinatoire et d'un concert d'un ancien résident.