ALFI, loger et accompagner pour un parcours résidentiel réussi

"L'année 2023 a été marquée par des accomplissements remarquables, notamment la consolidation de nos projets d'accompagnement social et éducatifs. Au-delà des chiffres qui objectivent notre travail, c'est le lien humain qui constitue l'essence de notre réussite. Les relations tissées entre résidents, professionnels et au sein de nos équipes sont la preuve de l'impact profond de notre travail. L’accompagnement social ne peut se faire sans un travail d’équipe efficient, au sein du pôle, mais également en synergie avec les autres pôles de l’ALFI, nos partenaires institutionnels et les associations partenaires.
 
Tournés vers l'avenir, nous sommes confrontés à de nouvelles opportunités et défis. Notre société évolue rapidement, et nos méthodes doivent s'adapter pour répondre efficacement aux besoins changeants de nos résidents. En 2024, nous nous engageons à déployer de nouvelles approches et à innover dans nos pratiques, avec un accent particulier sur le « logement santé », valeur forte portée par le Groupe Arcade-VYV.  Nous avons la volonté d’allier le bien-être résidentiel à la santé, d’intégrer une approche globale de la vie de nos résidents, de placer l’humain au cœur de nos actions, pour une société plus inclusive et bienveillante."

Mélanie Gervais, Directrice du pôle Accompagnement Social

Les principaux chiffres 2023 

• En 2023, le pôle Accompagnement Social, composé de 30 travailleurs sociaux, a suivi 1 845 ménages et réalisé 9 618 entretiens, au sein de différents dispositifs : accompagnement de résidents ALFI (en pensions de famille, jeunes issus de l'Aide Sociale à l'Enfance...), de locataires du parc social, suivis de ménages Ukrainiens, Mesures d'Accompagnement Social Personnalisées (MASP2), Maîtrises d'Œuvre Urbaines et Sociales...
• Le dispositif de « veille sociale » s’est décliné par un total de 88 réunions permettant d’aborder 298 situations particulièrement délicates de résidents. Ce dispositif permet d'une part, d'apporter des réponses à des problématiques variées et urgentes et d'autre part, de construire et diffuser les bonnes pratiques professionnelles.
• 110 ateliers collectifs ont été organisés dans les résidences jeunes actifs, sur des thèmes liés à la gestion du budget, aux économies d'énergie, à la prévention en matière de santé, à la précarité alimentaire, à la recherche d'un logement pérenne...Ces ateliers sont complémentaires de l'accompagnement social individuel et s'intègrent dans une démarche à visée préventive et éducative.
• 27 jeunes, dont 11 relevant des publics prioritaires DALO, ont pu être relogés dans le parc social d'Antin Résidences et CPH Arcade-VYV, dans le cadre de la convention de partenariat signée entre ces ESH et l'ALFI.

Retrouvez l'intégralité du bilan 2023 du pôle Accompagnement Social

Tous les chiffres, les missions, des photos, des témoignages : c'est ici !

Guylène, travailleur social ALFI en Bretagne, accompagne des ménages nouvellement arrivés chez Aiguillon construction dans le cadre d'un financement du Fonds National d'Accompagnement Vers et Dans le Logement. Elle témoigne d'une situation qui l'a marquée :

"C’est en janvier que j’ai rencontré Madame D et ses 2 petites filles de 10 mois et 3 ans.
Les filles sont nées le même jour et toutes les 2 en mars, j’ai trouvé ça amusant.
Quel bonheur cette jeune femme ! Elle est toujours de bonne humeur, avec une joie de vivre incroyable et communicative. 
Pourtant Madame B ne sait ni lire ni écrire, elle est seule avec ses enfants à tout juste 25 ans. Pas de famille ni d’amis. Son analphabétisme l’isole aussi beaucoup et ne lui permet pas d’être autonome dans son quotidien. Là-bas, dans son pays en Guinée, elle n’a pas eu la chance d’aller à l’école.
Mais lorsque je la rencontre pour la première fois, ce n’est que pour du positif, elle va avoir un logement, un logement rien qu’à elle.
Elle ne connait rien aux démarches liées à un logement, elle découvre tout au fil des jours et de notre travail commun. Ensembles nous trouvons des solutions pour meubler le logement (demandes d’aides, assos…) et petit à petit son logement commence à ressembler à un vrai nid douillet. Nous travaillons sur l’ouverture de tous les droits possibles car les ressources sont faibles.
Nous prenons aussi le temps de trier les papiers et apposons sur les pochettes des symboles pour aider Madame D à s’y retrouver. 
Je suis quand même embêtée de cet isolement et contacte les crèches pour appuyer les demandes en cours. Sans place en crèche, Madame ne peut pas commencer les cours de Français.
En attendant, nous proposons une sortie collective à la mer avec plusieurs personnes que nous accompagnons. Nous visiterons aussi l’aquarium de St Malo.
Nous nous organisons pour pouvoir emmener avec nous 2 ou 3 petits bouts qui ont d’ailleurs préparé leurs jouets de sable plusieurs jours à l’avance. Mme D propose de cuisiner un plat typique pour tout le monde. Elle est comme ça, généreuse. 
Après la visite du musée très apprécié, nous voilà donc sur la plage pour déjeuner riz, légumes et poulet gardés précautionneusement au chaud dans des contenants bien fermés, un vrai régal pour la bouche mais aussi pour le cœur. J’ai pu constater la joie de Madame D à partager son plat, mais aussi le plaisir de chacun à recevoir, échanger, rire. Partie de Molky et baignade ont clôturé cette belle journée.
Puis nous allons visiter le CDAS et prenons des renseignements sur les activités proposées. Je voulais que Madame D commence à identifier le CDAS comme un soutien et surtout un relais à mon accompagnement.
Fin aout une place en crèche s’est libérée, une belle nouvelle ! je contacte le CLPS pour les prévenir, Madame va pouvoir commencer les cours.
En échangeant également avec la mission locale, il est convenu de proposer à Madame une formation prépa avenir FLE à la suite des cours de Français.
Les choses commencent à évoluer positivement et il temps de passer le relais.
Nous organisons donc un rendez-vous tripartite, Madame D est dans ses petits souliers, timide. J’encourage beaucoup et valorise sur les capacités, mais ce qu’elle ne sait pas c’est que moi aussi je n’en mène pas large, pas facile de dire au revoir, je reste “pro”, même quand elle se jette dans mes bras en pleurant. Je sais que ça va aller. 
Cela dit, en quittant son domicile, je me questionne sur l’importance que nous tenons dans la vie des personnes que nous accompagnons. Pas dans un sens négatif au contraire, mais je me rends bien compte que la manière dont j’accompagne à un impact sur la vie des personnes et les marque de tout un tas d’émotions et de souvenirs. Une sacrée responsabilité !"